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J’ai commencé mon aventure avec les cosmétiques naturels en 2016, alors que je travaillais comme horticultrice et vendeuse dans un centre jardin. Les mains dans l’eau et la terre, les cheveux aux quatre vents, le froid glacial du mois de mars et les canicules de juillet ont abouti à des pouces fendus, des cheveux secs, des lèvres gercées et des armoires pleines de grosses bouteilles de produits tous plus inefficaces les uns que les autres. Mon travail poussait les limites des produits cosmétiques disponibles sur le marché au maximum !
À l’aide d’une liste d’ingrédients à éviter dans les produits cosmétiques provenant de la Fondation David Suzuki, les armoires de la salle de bain ont alors subit une cure. Toutes les bouteilles qui contenaient les ingrédients toxiques suivants ont pris le bord de la poubelle (sauf les contenants recyclables bien sûr !) :
BHA, BHT, parabène, PEG, petrolatum, laurylsulfate de sodium, libérateur de formaldéhyde, cyclomethicone et siloxanes, p-phenylenediamine, DEA, MEA, TEA, phtalate et triclosan
Mais par quoi remplacer ces produits ???
Sur le marché, les produits naturels étaient pour moi souvent difficiles à trouver, dispendieux et/ou pas aussi efficaces que prévu. De plus, j’ai rapidement découvert que certains produits « naturels » ou « bio » utilisent des ingrédients comme des conservateurs et des tensioactifs qui, bien que bio et d’origine végétale, peuvent tout de même être irritants. Les termes « parfum », « arômes », « fragrances » ou « saveurs » sont également tous permis par Santé Canada, alors que ces termes peuvent cacher des phtalates, soit un groupe de composés chimiques utilisés dans les plastiques comme solvant. Même les produits « sans parfum » peuvent avoir été désodorisés.
J’ai tenté de retourner aux bases de la fabrication des baumes, hydrolats, sels de bain, ainsi que des savons liquides et solides dont certaines formes primitives dateraient de l’Égypte ancienne. Après de nombreuses recherches, lectures et expérimentations souvent désastreuses, j’ai alors commencé à rafiner des recettes fait maison avec des ingrédients très simples. J’ai rapidement découvert que l’achat d’ingrédients de qualité est un des plus grands défis dans ce domaine. Heureusement, le fait de rester dans une zone agricole du Québec m’a donné accès à plusieurs ressources. Les ingrédients dont j’avais besoin étaient souvent les « déchets » ou « surplus » des entreprises. La cire d’abeille brute des apiculteurs qui n’ont pas le temps de la transformer, les branches des sapins de Noël lorsqu’ils sont taillés en juillet, les légumes imparfaits, etc. Par contre, acheter ces ingrédients en petite quantité c’est impossible ! Au fur et à mesure que mes recettes se perfectionnaient, des membres de ma famille, des amis et des connaissances me faisaient de plus en plus de « commandes ». Des questions récurrentes résonnaient alors dans ma tête :
- Pourquoi ne pas faire profiter d’autres personnes de mon expérience ?
- Pourquoi ne pas mettre en valeur les ingrédients locaux disponibles dans ma magnifique région de la Petite-Nation ?
Ma petite entreprise Terre natale est née !